BILAN DE DE LA NIDIFICATION DE LA CIGOGNE BLANCHE Ciconia ciconia DANS LE DEPARTEMENT DE LA LOIRE EN 2021
1) BREF HISTORIQUE
La première nidification connue dans le département de la Loire date de 1999 à Ste-Agathe-la-Boutheresse et a durée 5 ans. En 2006, un couple s'installe à St Nizier-sous-Charlieu dans le nord du département, imité en 2009 par un deuxième couple. A partir de 2010, leur nombre va lentement augmenter jusqu'à atteindre 9 couples en 2020, puis 13 installés en 2021, toujours à la pointe nord du département.
Cette population du Roannais est contigüe à celle florissante de Saône-et-Loire qui est également en forte expansion numérique.
2) LES RETOURS DE MIGRATION
Depuis plusieurs années, on ne constate plus d'hivernage de cigognes en Roannais, la fermeture de la décharge de Mably en 2016 - source de nourriture importante - en étant probablement la cause.
A noter néanmoins le stationnement prolongé d'une cigogne équipée d'une bague de type ELSA (A???) à Pouilly-les-Nonains de mi-janvier à fin février 2020.
Grâce à la création en 2020 d'un groupe Cigognes au sein de la LPO Loire permettant de centraliser les observations, les dates de retour des oiseaux sont désormais plutôt bien connues, de même que les dates d'installation des nouvelles venues.
En 2021, les premiers individus sont repérés dès le 31 janvier, et le 20 février, la quasi-totalité des nicheurs 2020 sont présents, avec une concentration des arrivées sur les 5 premiers jours de ce mois.
A la mi-mars arriveront ensemble 2 nouveaux couples qui semblent inséparables et qui nicheront côte-à-côte, suivis par un troisième début avril. Enfin, le 21 avril, 2 cigognes visiblement inexpérimentées entreprendront la construction tardive et laborieuse d'un nid, mais malgré de nombreux accouplements, il n'y aura aucune ponte. A Vougy, un nid est construit par un couple non connu fin juin (!) Ces deux derniers couples ne peuvent donc être considérés comme nicheurs.
En 2020, l'écart moyen entre l'arrivée du ♂ et celle de la ♀ était de 7 jours (extrêmes : 18 jours et 0 jour). En 2021, l'écart sur ces mêmes couples s'est réduit à 5,3 jours (extrêmes : 15 jours et 0 jour).
Pour chaque couple, en moyenne, le 1er individu est arrivé en 2021 avec 5,6 jours d'avance sur les dates 2020 (extrêmes : 16 jours d'avance, 1 jour de retard). Le 2ème individu quant à lui est arrivé en 2021 avec 8,5 jours d'avance par rapports aux dates 2020 (extrêmes : 18 jours d'avance, 0 jour de retard).
On constate donc une arrivée plus précoce et plus groupée des cigognes ligériennes sur leur lieu de nidification. Malheureusement, les observations parcellaires d'avant 2020 ne permettent pas de conclure s'il s'agit d'une tendance confirmée ou d'un comportement circonstanciel.
Localisation des nids reproducteurs en 2021 3) REPRODUCTION
Les premières pontes ont eu lieu début mars (nid sur plateforme à St-Nizier, couple toujours pressé d'arriver et de nicher), les dernières début avril (couple des Chenillas à Briennon, qui à l'inverse prend toujours son temps pour la réfection du nid et la ponte).
Les cigognes ligériennes ont subi un début de saison froid, suivi d'une longue période pluvieuse, ce qui n'a pas été sans conséquence sur la réussite des nichées. Contrairement à 2020 où tous les couples avaient amené la quasi-totalité des poussins à l'envol (33 sur 34), 2 couples ont échoué dans leur nidification. Chez le premier (nid sud de la Noaille/Briennon), malgré une longue couvaison de plus de 5 semaines, il n'y a pas eu d'éclosion, et le nid a été abandonné rapidement. Chez le second (pylône de Parigny), seule une petite tête a été aperçue une fois (mais nid situé très en hauteur), puis le nid a également été abandonné. Dans les autres nids, seuls 2 poussins sont morts prématurément. Quelques orages violents à la mi-juillet ne semblent pas avoir eu d'impact, tous les nids ont résisté au vent (contrairement à 2020) et la plupart des jeunes étaient volants ou presque. Au final, ce sont quand même 30 jeunes qui se sont envolés malgré des conditions météorologiques très souvent défavorables.
Pour autant, la productivité et le succès reproducteur (voir graphiques) ont nettement diminué par rapport à 2020, mais restent quand même supérieurs à la moyenne nationale.
4) PERSPECTIVES
Au vu de sa dynamique récente, la population ligérienne de Ciconia ciconia devrait encore augmenter dans les années à venir. Observerons-nous une concentration locale des nids (phénomène d'agrégation) comme cela est le cas en Saône-et-Loire proche (près de 50 nids sur la seule commune de St- Martin- du- Lac) ? L'édification de 2 plateformes début 2020 sur d'anciennes gravières près de Roanne incitera peut-être les nouveaux couples à étendre la zone de nidification vers le sud.
Remerciements :
· Les membres du groupe Cigognes 42 de la DT LPO LOIRE
· Les contributeurs de Faune-Loire
· Les personnes qui m'ont contacté directement pour me transmettre des observations.
Texte et photos : F. Grunert